Mis à jour le 22 mai 2022 par Christophe Deneulin
Oh oh oh ! C’est l’hiver ! Il fait froid, on pense à Noël (ou du moins à la problématique récurrente: quels cadeaux offrir sans faire un bide ?) et aux journées à la montagne, à rider de la neige bien fraiche. Et pourtant, il y en a qui pense plutôt à surfer ces belles et longues vagues que l’hiver nous apporte. Petit zoom sur ces fous qui osent braver le froid et la neige, et qui passent pour des extra-terrestres auprès de leurs amis.
Et oui, l’hiver, ça rime avec Noël, montagne et fondue ! Enfin, ça, ça reste pour nous autres européens, car les australiens, floridiens et autres gens de Bali et d’Hawaii sont habitués à un palmier pour Noël plutôt qu’à un sapin, et une eau bien chaude !
Mais bon ici on va se concentrer sur nous, parce que les autres on s’en fout d’abord. Donc après un automne engénéral généreux en vagues, où l’eau est encore relativement chaude (16° ou plus), vient le temps où on se prend la première vraie branlée de l’hiver, à sortir le gros blouson, bonnet et écharpe. Et la mer n’y loupe pas non plus: la température baisse, on met la combi d’hiver, les chaussons voire la cagoule(je dis bien d’hiver car l’hiver en méditerranée ce n’est pas le même que celui de Perros Guirec ou de Dunkerque donc chacun avisera en fonction de ses éléments).
Pas mal de tempêtes, de sessions ventées, mais dans le lot, de très belles sessions, avec moins de monde à l’eau (héhé) et une sensation unique. Alors oui j’avoue, faut se motiver quand il fait 0° dehors et qu’on doit enlever le givre du pare-brise pour rouler, mais quel plaisir de découvrir un spot parfois (je dis bien parfois) vierge de monde ! Et puis après tout, le matériel technique a subit de grandes évolutions, et surfer dans des eaux froides n’est plus le même calvaire qu’autrefois.
Et puis pour nous autres surfeurs méditerranéens, ne pas surfer l’hiver revient à s’interdire de surfer purement et simplement. Le principal des vagues étant en Automne et en hiver, on ne va pas faire la fine bouche non plus ! Bon, faut avouer, on a parfois des sessions hivernales où la température extérieure dépasse les 20°, et l’eau un gentil 13-14°. Pour un 2 janvier, on ne va pas se plaindre ! Surtout que c’est l’équivalent d’une session estivale pour nos amis Bretons (je vous vois venir: ouuuuh le médisant :p), et encore je suis pas sûr pour les 20°…
Là est la dure réalité: on n’est pas tous au même diapason. L’hiver méditerranéen est plus doux qu’un hiver en Vendée, en Bretagne ou sur la Côte d’Opal. Et encore, quand le mistral soufflé à 100km, je peux vous assurer que ce n’est pas agréable du tout…Tellement horrible qu’on en vient à préférer conduire 1 heure dans sa bagnole en poncho serviette pour éviter de se confronter au froid et au vent plutôt que de devoir se déshabiller dehors. La balade dans Marseille en costume de spectacle de fin d’année d’école primaire devient alors un moment de partage intense et on sent le regard amusé (ou médusé ?) de la populace, peuchère…Et oui, le swag d’hiver c’est pas vraiment ça, car en été on peut montrer ses belles épaules musclées, tout en portant le dernier board short à la mode sans-coutures-qui-résiste-au-feu-et-qui-fait-tente-2secondes-et-raquette-de-tennis, alors qu’en hiver, on en chie un peu sous cette combi, et la rame devient plus pesante. Et je ne parle même pas de la fière allure qu’on a, vêtu de notre plus belle cagoule…Une bite noire géante qui se dandine sur une planche, en somme.
Mais ça a ses avantages aussi: un teint hâlé et une bonne mine toute l’année, car même sous les nuages les UV passent, ce qui fait des envieux et des jaloux, contrairement au bronzage rouge homard de nos amis montagnards qu’on ne jalouse pas pour un sou (sans parler de la marque de bronzage des lunettes…).
Petit témoignage en vidéo pour illustrer tout ça !
Bref, même si cela semble être une pratique de fous furieux, le surf en hiver demeure un plaisir bien présent. C’est sûr qu’on n’est pas aussi léger qu’en été, qu’on ne peut pas se faire trois sessions d’affilée par jour, en bronzant sur la plage entre chaque à faire sécher sa combi sur la planche, et que l’époque des sunsets jusqu’à 22 heures n’est pas pour tout de suite, mais quel kif de surfer une belle vague, dans un environnement plus sauvage, un poil hostile, où l’on croise plus de passionnés à l’eau. Et puis en préparant bien cela, ce n’est pas tant la croix et la bannière ! Du bon matériel et des petites astuces permettront de surmonter le froid et de faire de ces sessions des moments inoubliables.
Et puis rappelons-nous que nos amis d’Europe du Nord, en particulier de Norvège, Islande et Ecosse, surfe dans de l’eau avoisinant les 10-12° en été, pour une température extérieure égale, donc au lieu de nous plaindre, réjouissons-nous de l’été écossais que nous vivons, en attendant le VRAI été 😉
Et pour le frileux, ça sera direction les Canaries, le Maroc voire plus loin…
Si vous avez envie de partager vos sessions hivernales ou juste de commenter cet article, n’hésitez pas !
crédit photos: Sylvain Becette